lundi 4 août 2014

Ombres et lumières

Comment puis je parler de ma mort puisque je suis vivante et quand je serai morte je ne serai plus consciente .
Je peux m'imaginer refroidie .
C'est drôle parfois ça me soulage presque . Cette notion de vie à durée limitée. Penser à la mort et a la sienne remet les idées en place .
Matthieu Ricard médite régulièrement sur la mort paraît il . Je le comprends.
Et puis je ne crois à rien de particulier après la mort . Je pense plutôt à la vie qui va continuer pour mes proches et comme on dit la terre ne s'arrêtera pas de tourner .
Pourtant je suis heureuse , j'aime la vie , mes proches et moins proches .
Je pense que je suis gentille,  j'aime les gens en général .
J'ai signé des constats de décès à l'hôpital plusieurs fois . Je connais cet aspect un peu  cireux . Évidement c'est tres troublant . C'était des personnes inconnues et âgées car j'étais de garde sur plusieurs services , la nuit .


Une maman de ma famille perdu son deuxième enfant mort-né, étranglé par le cordon ombilical,  il y a 5 mois et la douleur est encore très vive . Attendre un enfant est si intense , et en tant que mère on le vit charnellement . Et voilà, d'un coup tout s'arrête . Elle a du faire tout le travail d'accouchement en sachant son enfant sans vie , sentir la montée de lait pour personne à nourrir , ranger tout les affaires qui attendaient le nouveau né à domicile .
On s'attend à un retour à domicile heureux plein de la
Nouvelle petite vie à s'occuper, à aimer  , à admirer et puis c'est le grand vide, les pourquoi , et la vie des autres qui continue et qui parfois ne comprennent pas la violence de la peine .

La vie peut être si belle et si cruelle .

4 commentaires:

  1. Oui.
    Voir nos proches dans la souffrance est toujours difficile.
    D’autant plus quand cette souffrance est aussi intense.

    Il y a deux ans, ma meilleure amie a perdu sa mère. On pourrait penser qu’il s’agit là d’une perte dans « l’ordre des choses », mais vois-tu, elle s’est suicidée…
    Mon sentiment d’impuissance a été d’autant plus grand que sa douleur était immense.
    Consoler est tellement délicat.
    Pour ma part, je n’ai trouvé que la prière. J’ai beaucoup prié pour elle et sa mère. Je prie encore.
    Je sais… C’est bien peu… Et pour certains, complètement inutiles. Mais, prier m’a aidée à ne pas rester figée dans l’impuissance. Car mon amie est aussi réceptive que moi à ces petites choses inexplicables. J’espère lui avoir envoyé autant de « bonnes ondes » que possible.
    La première année, elle a été plongée dans l’âpreté de la douleur. Ce creux indicible.
    Je pense que ce qui l’a « aidé », c’est d’avoir porté et donné naissance à son enfant.
    La vie appelle la vie.
    La thérapie aussi a été un soutien.
    Et la présence aimante et constante de son mari.
    Parfois, de petits pas, de tous petits riens, ramènent à la vie. S’accrocher à ce qui continue, à ce qui fonctionne malgré tout… Jour après jour, comme le dit si bien le titre de ton blog.
    Cependant, je sais qu’elle a définitivement quitté « l'autoroute des vies ordinaires », qu’elle suit maintenant une voie parallèle, plus difficile, plus riche aussi.
    La vie est dure, c’est vrai. La vie est belle et incisive.
    Unique.
    Mais à l'ombre de nos douleurs, chaque effort aussi infime soit-il, est un pas vers la Lumière.



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  2. Parler de sa mort.

    Christophe André dans son dernier livre confie y penser souvent. Comme Matthieu Ricard, dis-tu…
    Il dit avoir eu sa part du gâteau. Pouvoir partir, car il n’a plus besoin de rien. Il dit que tout ce qui lui arrive est à présent « une suite de grâces imméritées ».
    Il parle comme s’il avait échappé à la mort… Comme si celle-ci lui avait donné un sursis.
    La petite fille ne l’a pas cueilli alors !
    Si je suis l’idée de Christian Bobin…
    Mais il en a peut-être senti les doigts enfantins l’effleurer…
    Qu’en sais-je ?
    J’avoue que j’ai connu ma première véritable angoisse de mort après la naissance de mon aînée.
    Pour la première fois, j’ai eu peur de mourir. Vraiment. Et de la laisser sans maman.
    Tant que mes enfants seront petits, et donc à ce point dépendants, je sais que cette angoisse ne me quittera pas.
    Mais sinon…
    J’ai grandi avec la conscience de la mort.
    Parce qu’on m’a dit, enfant, que ma ligne de vie était courte et donc que je mourrai jeune.
    Jeune, c’est vague… Quand cesse-t-on de l’être ?
    Bientôt, je pourrais dire, comme Christophe, que ce temps donné est « une suite de grâces imméritées » ;)
    Non, sérieusement, la vie, je la croque à pleines dents.
    J’en explore toutes les saveurs, instant après instant.
    C’est pour moi un émerveillement quotidien dans la douceur et l’âpreté.
    Mais je ne peux pas nier le fait aussi, qu’à un moment de ma vie, j’ai souhaité mourir.
    Tout comme parfois, je voudrais vivre toujours. Encore et encore.
    C’est rassurant quelque part de savoir que rien, pas même le brin d’herbe, n’y échappe.
    On peut le déplorer ou le vivre comme un soulagement.
    Mourir, pour moi, c’est encore vivre.
    Ce n’est que ça.
    Mais peut être que ce que j’entends par vivre, ne correspond pas tout à fait à la définition classique…
    Je ne sais plus quel prix Nobel disait : « la vie ce n’est pas les molécules, mais les liens entre ces molécules. »
    Finalement, l’idée que l’on s’en fait est subjective.
    Accepter de ne pas avoir toutes les réponses, c’est laisser une fenêtre ouverte
    A la lumière qui pénètre.

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    1. Merci pour tes messages .
      Oui réaliser notre condition de mortel est une sage option .

      Mémento mori : rappeler aux hommes qu'ils sont mortels et la vanité de leurs activités ou intérêts .
      Christophe en a parler .
      Pour cette phrase de son dernier livre :
      ...( vivre ) Une grâce imméritée que je savourerai avec un émerveillement croissant .
      Très joli et bien dit effectivement , le seul hic je trouve , pourquoi " immérité " ? Les merveilles du monde sont elles immérités ? Elles nous sont données gratuitement , généreusement .. On a rien demandé . Mais c'est un grand honneur . A nous de les voire et de savoir les préserver ces merveilles .

      En fait par ce terme immérité , il rejoint la phrase " seigneur je ne suis pas digne de te recevoir ... " .
      Bon sinon , j'aime beaucoup tout le travail de Christophe sa sensibilité qil transmet dans ses textes .
      Cela m'a beaucoup aide à m'affirmer , à assumer mes émotions , a réfléchir sur le quotidien , le bonheur . Et son blog m'apprend à exprimer mes idées .
      Vidéo intéressante : " et Dieu dans tout ça " sur Youtube avec Christophe et Matthieu Ricard et un prêtre ( durée 1h 50) tu l'as peut être déjà vu . )

      Sinon j'ai vu qu'il y a une série émissions sur la consolation cet été sur France culture . Trop chouette cette radio.

      La ce jour ambiance plus légère a SF pour nous 5 : on a pris les fameux cablecar et ferry dans baie de SF avec vue sur goldengate et Alcatraz . Wouahou !

      Biz

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  3. Quelle chance tu as!

    Comme j'ai hâte de voyager moi aussi avec ma petite famille!!
    Mais un temps pour chaque chose, n'est ce pas. ça viendra.
    En tout cas, je te souhaite d'en profiter pleinement, tout en rechargeant aussi les batteries ;)
    Je n'ai pas vu la video. J'essaierais de la regarder, merci.

    Biz.
    A bientôt




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